Issu de plusieurs générations d’artistes, peintres, graveurs, sculpteurs, dessinateur
de presse et architecte, Den apprend, dès l’enfance, à manier les couleurs et les formes
dans l’atelier de sa mère, peintre-sculpteur. Il commence des études d’architecture
aux Beaux Arts de Paris, étudie à l’ESAG et crée son agence de pub. Aprés dix années
de graphisme, ses passions et sa curiosité l’entraînent à Belle-Ile-en-mer puis
en Amérique du Sud où il s’installe. Il y partage son temps entre sa peinture
et la construction d’un bateau de tourisme pour les Galapagos. De retour en France,
il se consacre entièrement à la création et continue à découvrir le monde et d’autres
cultures. Sa femme Niki lui dévoile sa passion, l’Inde secrète où ils créent ensemble
des bijoux déclinés de sa série « Des signes et des Hommes ».
Le voyage nourrie son inspiration, c’est pour lui une façon de rester éveillé et conscient,
en phase avec le monde.
Son travail alterne une écriture singulière et contemporaine où les formes n’appartiennent
plus à personne et parlent à tous et des portraits grands formats au cadrage très serré
dont l’intensité interpelle, captive et ne peut laisser indifférent.
Par ce va et vient entre abstrait et figuratif, Den nous met face à face avec l’autre,
avec nous-mêmes.
«Scarifications, traces, griffures forment le fil rouge, la signature de mon travail.
Les strates se superposent intègres ou mutilées pour faire disparaître ou au contraire révéler
les précédentes. Présence et absence qui fluctuent. La surface de ma peinture, sa peau est
écorchée, grattée, gravée. Comme labourée par le travail du temps, elle laisse apparaître
telle une trame, ses cicatrices.
La trame est celle qui relie toutes choses. Cette réalité imperceptible à nos regards aveugles
abolit toute distance, unit le micro et le macro, réconcilie le détail et la vue d’ensemble. Elle induit
une convergence entre la forme et le sens pour me permettre un va et vient entre le figuratif
et l’abstrait, faces cachées l’une de l’autre liées par un simple rapport d’échelle.
Les traits se juxtaposent et parfois, dans cette matrice, le dessin se simplifie, la figuration
se fragmente et les signes se dissolvent dans l’abstrait. De ce désordre impétueux émerge
un sens caché, une nouvelle écriture. Le syncrétisme des formes qui se concrétisent, se meut
alors en langage universel. C’est un versant de ma quête «des signes et des hommes».
Ou tel un «tissu d’êtres», ces cicatrices sont celles de l’âme, les stigmates de ses blessures,
la réminiscence des luttes et des combats pour la vie, pour la liberté. Figures emblématiques, anonymes ou vanités la rencontre doit être frontale et intense. Le cadrage serré rend grâce
à la provocation du regard qui interpelle et captive ceux qu’il croise. Appel à un sursaut
d’humanité.
J’aime la phase du travail où j’écorche, je balafre, j’égratigne. Que mon inspiration me porte
vers la figuration ou l’abstraction, ce processus indispensable est toujours le même, un mélange
de concentration explosive et de spontanéité où le geste primitif libère son énergie créatrice
et produit la trame. J’ai besoin de la vibration et de la résonnance énigmatique qu’engendre
cette matrice.
Le face à face auquel je vous convie est autant une rencontre avec l’autre qu’avec soi-même,
une vision intérieure vers l’essentiel.»